À la lumière des néons, les plantes ne pousseront plus

Dans cette série photographique, À la lumière des néons, j'explore l'environnement aseptisé des bureaux comme une métaphore de l'aliénation moderne. Ces espaces fonctionnels, baignés d'une lumière artificielle, incarnent une déconnexion croissante entre l'humain et la nature. Entre quatre murs, l’eau est contenue dans des bouteilles en plastique, les plantes sont figées dans le Sagex, et le néon a remplacé le soleil. Ce décor symbolise la froideur d'un futur incertain, où l'artificiel domine l'organique.

Depuis plusieurs années, je me consacre à la photographie d'espaces liminaux — ces lieux de transition, souvent ignorés, où nous passons sans réellement y prêter attention, à l’image de notre relation à la planète. Ces photographies sont pour moi une manière de souligner notre désensibilisation progressive à notre environnement naturel.

Des études ont montré les effets néfastes de la lumière artificielle sur l'être humain. En plongeant le spectateur dans ces scènes stériles et désincarnées, je cherche à évoquer cette fracture, cette déconnexion qui ne cesse de s’étendre. À la lumière des néons, la nature s’efface, tout comme notre capacité à ressentir pleinement le monde qui nous entoure.